Quand les soldats mirent Jésus en croix, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Il y avait aussi la tunique ; elle était sans couture, tissée d’une pièce de haut en bas. Ils se dirent donc entre eux : “Ne la déchirons pas : tirons-la au sort.” Ainsi devait s’accomplir l’Écriture ; il y est dit en effet : Ils se sont partagé mes vêtements ; ils ont tiré au sort ma tunique. C’est bien ce que firent les soldats. |
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Nous voyons les points importants de ce récit.
L'accomplissement de l'Écriture : "tout est accompli"
Jésus a parfaitement accompli, réalisé, ce qui avait été annoncé dans les Écritures depuis le commencement. Il est le Serviteur souffrant qui rachète l'humanité et la libère du péché et de la mort.
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Jésus nous donne sa mère : "Voici ta mère" |
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Jésus en mourant donne l'Esprit : "il remit l’esprit."
C'est déjà l'annonce de ce que Jésus a promis d'envoyer d'auprès du Père. La croix n'est pas la fin de tout mais l'annonce de la vie nouvelle, de l'Église. Le fruit de la Passion, pour Saint Jean, consiste dans le fait de nous donner l'Esprit Saint.
Le sang et l'eau : "il en sortit du sang et de l’eau"
Le sang est le symbole de la Nouvelle Alliance scellée dans le Christ.
L'eau est le symbole de l'Esprit (la samaritaine, Ézéchiel...)
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Jeanne d'arc a entendu mon premier
Mon deuxième coupe
le bois
En empilant n'importe quoi n'importe comment on obtient mon troisième
On se baigne dans mon quatrième
Mon tout est une parole de Jésus à Jean.
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J’ai soif. Jésus est torturé par la soif ; mais il a soif aussi de ce que le Royaume de son Père s’établisse dans le monde. Il a soif de l’amour désintéressé de ceux qui essayeront de partager ses sentiments et son angoisse et qui seront capables de le suivre jusqu’au calvaire. Tout est accompli : Jésus a bu la coupe de la douleur et de l’humiliation jusqu’à la dernière goutte. Le Père l’avait placée entre ses mains pour qu’il devienne le Sauveur dont nous avions besoin. Maintenant est achevée l’œuvre du Fils de Dieu fait homme : une nouvelle création du monde. L’existence terrestre du Fils de Dieu a pris fin, et de cette graine plantée en terre surgira l’Homme Nouveau. Maintenant sont achevés les temps de préparation de la religion juive, où la Loi occupait la première place, et où la crainte due aux péchés non pardonnés ne disparaissait jamais. Maintenant se termine une étape de l’histoire au cours de laquelle l’humanité se laissait dominer par ses craintes, et sa dépendance à l’esprit du mal. Ainsi commence une nouvelle étape de l’histoire, le temps de la Nouvelle Alliance de Dieu avec les hommes. L’Esprit va être communiqué à l’Église : c’est pourquoi Jean dit : il remit l’esprit, ce qui s’applique aussi au don de l’Esprit. Du sang et de l'eau : C’était la préparation de la Pâque, et en ce vendredi après-midi, tout près du lieu des exécutions, les Juifs descendaient la colline vers le temple pour l’immolation de l’agneau pascal. Dans ce rituel du sacrifice pascal, il fallait que pas une goutte de sang ne soit perdue. Cette année, Jean ne s’est pas mêlé à cette foule, il est là, au pied de la croix avec Marie et quelques saintes femmes. Et voici que le soldat, comme le prêtre à la même heure au temple, saigne le Christ en croix jusqu’à la dernière goutte. Alors les yeux de Jean s’ouvrent : la parole prononcée jadis par Jean Baptiste sur les bords du Jourdain s’illumine soudain : “Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde” (Jean 1.29). Le geste du soldat devient geste prophétique dévoilant le mystère de l’Agneau. Le sang rédempteur est versé, non plus sur l’autel du temple, mais sur la terre désormais renouvelée, vivifiée par le sang du Christ. Le sacrifice de l’agneau pascal inauguré par Moïse trouve aujourd’hui son accomplissement et sa transfiguration. Et comme le “sang et l’eau” de l’accouchement, le sang et l’eau jaillis du côté du Christ annoncent aujourd’hui les temps nouveaux dont le baptême et l’eucharistie sont les sacrements*. Jean rappelle alors une autre prescription du rituel de l’agneau : Aucun de ses os ne sera brisé (Exode 12.46). *Jésus avait dit à Nicodème : “En vérité, je te le dis : si l’on n’est pas né de l’eau et de l’Esprit, on ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu !" |